Un jour est arrivé Christian Dior. Aux tournants des années 40 et 50, la bombe new look est lâchée : la taille étroite et soulignée sont remises à l'honneur. On va voir, par la suite, que la maison va régulièrement réinterpréter les codes du new look comme par John Galliano en 2010. C'est d'ailleurs une de ses dernières créations pour la griffe Dior.
Connaissez-vous Claire McCardell ? Elle est une figure centrale du sporstwear américain des années 50. Elle suit les lignes du new look venue de Paris mais en les simplifiant et en les rendant plus confortables pour s'adapter à cette nouvelle consommatrice américaine de l'après-guerre. Comme on le voit sur sa création de cette robe bloomer, elle soulignait ses créations par une large ceinture amovible et non pas par une gaine, c'était le début de la liberté !
Maintenant, faisons un grand saut dans les années 70 puisque les années 60 ont plutôt boudé la taille, la faut aux robes trapèze de Cardin, Courrèges, etc. On est donc en 1968, avec la mythique saharienne de Saint Laurent portée par Veruchka, ceinturée par une large structure en anneau métallique portée taille basse. Un phénomène assez marquant dans les années 70 où la taille va descendre sur les hanches. Si on parle des années 70 et de Saint Laurent, il est inévitable de parler de la mythique collection de 1976, inspirée de Ballets Russes, où la taille est ceinturée façon gitane avec des grands cordons de passementrie soyeux. Maintenant, accrochez-vous, on passe directement dans les années 80 !
Les 80's sont vraiment LA décennie de la maxi ceinture. Par exemple, la robe noire de Donna Karan créée en 1987, avec cette grande boucle très visuelle.
Autre référence, Vivienne Westwood qui s'est toujours inspirée, pour son travail, de l'imaginaire du costume britannique avec souvent un regarde historique. La taille, elle connaît ! Une de ses premières créations en 1981 pour sa boutique World's End qu'elle a ouvert avec son mari, Malcom McLaren, le leader des Sex Pistols. Et plus récent, en 2014, une réinterprétation très Westwood des codes British avec mini kilt en tartan.
Qui dit Vivienne, dit Jean-Paul bien sûr ! Jean-Paul Gaultier a toujours adoré les punks et les corsets. C'est toujours du côté de Londres qu'il a trouvé son inspiration première à ses débuts et qui l'inspiraient tout au long de sa carrière. L'image marquante de 90 est évidemment Madonna et son corset ceinturé créé par Gaultier pour sa tournée Blond Ambition. Jean-Paul Gaultier s'est aussi fréquemment intéressé à la boxe : ça a été une source d'inspiration notamment lors de sa collaboration avec la chorégraphe Régine Chopinot.
Et en mode show-off, on a évidemment Gianni Versace qui a brillé de mille feux des années 80 jusqu'aux années 90. Dans sa mode ultra glamour et hyper sexuée, les ceintures très voyantes métallisées dorées ont toujours joué un rôle de premier plan dans ses silhouettes. C'était aussi une manière de mettre en avant l'emblème de la maison : la fameuse tête de méduse (Gianni Versace était l'un des premiers logomaniaque, ce qui fera l'objet d'une prochaine session trendculture).
L'un des plus fervents adaptes de la drama-waistline aura été Alexander McQueen. Du milieu des 90's jusqu'à sa disparition en 2010, sa mode très théâtrale a toujours dramatisé la taille comme par exemple avec sa première collection pour Givenchy en 97 sous influence Hitchcock. Regardez bien l'image ci-dessous qui date de 2002 : McQuenn avait déjà imaginé le harnais à porter avec une tenue quotidienne. C'est exactement la figure de style que l'on retrouve aujourd'hui dans tous les éditos mode ... C'est ça être visionnaire !
Aujourd'hui qu'en est-il ? La maison Balmain s'est fait une spécialité des grandes ceintures très visuelles, c'est presque devenu une signature de la maison. Dans sa dernière collection, la créatrice Isabelle Marant a travaillé des ceintures inspirées des obi ou des montages de tailles de pantalons assez structurés façon corselets.
La maison Acne Studios a imaginé une grande ceinture dont la particularité est de ne pas se boucler. Alexander Wang a travaillé toute une histoire autour du shorty masculin détourné et retaillé en féminisant la silhouette par cette histoire de laçage autour de la taille. Et puis Demna Gvasalia pour Balenciaga n'en finit plus de réinterpréter les 80's avec de grandes ceintures en cuir rouge souple tout à fait typique des 80's en version remasterisée.