Un peu lassés de la doudoune ? Good news, les designers réhabilitent le bombers en nylon qu’on avait un peu perdu de vue et misent à fond sur la peau retournée, dans les tons naturels ou en recolorée.
Un duel qui n’en est pas vraiment un et pour cause : la veste de costard masculine surtaillée vs le grand manteau d’homme bien épaulé, un même engouement pour un vestiaire androgyne à la dégaine « bossy ».
Clairement, on ne peut pas dire que le sujet soit très nouveau mais les carreaux ont la vie longue et sont travaillés par de nombreuses maisons. Au choix, le tartan bien graphique ou l’éternel Prince-de-Galles mais dans les tons bruns impérativement.
Omniprésent depuis plusieurs saisons, il se réinvente sous forme de deux avatars complémentaires : le bustier en mode chemise façon « boy meets girl » ou le bustier en mode blazer, travaillé en tailoring hybride.
Emblématiques d’une saison qui conjugue sexy et empowerment, l’esprit harnais et la robe-soutien-gorge s’imposent sur les podiums, dans la rue ou au bureau ça reste encore à voir. Les lanières noires dramatisent le buste et revisitent joyeusement les clichés dominatrix et fétichistes.
Au beau milieu d’une mode majoritairement obsédée par la question du genre et du sexe, un îlot olympien préservé prône drapés et enroulements façon vestale contemporaine mais en panne de velours sinon rien, ou mise sur des transparences renouvelées aux textures frissonnantes.
Il est partout; noir ou en couleur, sexy ou minimaliste, décoré ou semi-transparent, le catsuit se singularise aussi dans ses détails, tout en assumant pleinement l’effet body-conscious.
Deux façon de montrer ses épaules, révélatrices des grands enjeux de la saison, la bretelle ultra-fine et hyper féminine, ou le débardeur blanc façon mec, à porter prioritairement avec un pantalon ou une jupe en cuir.
Cela n’aura échappé à personne, c’est le retour en fanfare du pantalon taille basse, encore un point marqué par la tendance Y2K et cauchemar des parents d’élèves déjà traumatisés par le crop top. Alors, le taille basse, on le jouera en couleur de préférence, ou sinon on choisit l’option jean trop grand – trop large, voire même à décor scintillant.
Rayon jupes, on nous propose deux options clairement identifiées : soit la mini, mais genre vraiment mini, hein, soit la jupe en cuir noir sous le genoux, version bourgeoise torride.
En dehors du noir incontournable cette saison, ce sera rouge intense ou rose shocking, duel éternel de coloris déjà omniprésents mais qui ne veulent décidément rien lâcher.
Ben sinon, sur les podiums, c’est bleu, un point c’est tout ! Un bleu graphique et dynamique, un brin 80s, qui fait un come-back ultra rapide, à peine parti, déjà revenu.
Là, tout est dit ! Cravate vs Cuissardes, un duel qui incarne toute la dualité de cette saison AH22 qui navigue entre sexy torride et tomboy attitude. Cravate ET cuissardes ? Personne n’a osé mais ça se tente.
Demna Gvasalia, Directeur Artistique de Balenciaga est d’origine géorgienne; en empathie avec les réfugiés ukrainiens, il fait du show un manifesto sidérant et dark, faisant souffler une tempête de neige sur des silhouette luttant contre le vent.
… le sustainable-glam du jeune créateur Kevin Germanier pour se remonter le moral; il présentait son premier défilé physique à Paris. Au programme : broderies de perles multicolores et plumes chamarrées, la preuve qu’on peut être éthique, durable, conscious, et cependant glamour en diable.
Crédits photos :
Phil Oh, Alessandro Lucioni, Paolo Lanzi, Salavatore Dragone, Aramando Grillo, Isidore Montag, Filipo Fior, Daniele Oberrauch, GoRunway.